mardi 11 mai 2010

Températures exceptionnellement froides sur la Belgique

Après le record de froid du 3 mai 2010, un nouveau record de froid est tombé hier, 11 mai 2010. La température maximale n'a pas dépassé 6,6°C à Uccle, et 6,7°C en périphérie bruxelloise. Il s'agit pour Uccle du maximum le plus bas jamais observé pour une seconde décade de mai depuis le début des relevés (au milieu du dix-neuvième siècle). Si l'on considère le mois de mai en entier, seul le 1er mai 1907 a fait mieux, avec un maximum de 5°C. Le dernier record pour une seconde décade de mai datait de 1972 et 1935, ex aequo, avec 7,0°C.

Ailleurs dans la Belgique, les températures étaient toutes anormales à exceptionnelles, excepté sur la bande côtière et la Flandre Occidentale ou les maxima, proches de 10°C (10,6°C à Coxyde), n'eurent rien de remarquable.
La plupart des stations officielles de Belgique centrale ont enregistré leurs premières ou deuxièmes valeurs les plus faibles.
Paradoxalement, les températures en Ardenne n'étaient que de peu inférieures à celles enregistrées au centre de la Belgique. Botrange a par exemple observé un maximum de 4,4°C, proche des valeurs records de la région.

Voici les valeurs relevées à 17h par l'institut royal météorologique belge:

Bierset 5,8 90 1007,1 N 18 pluie faible
Buzenol 9,2 91 1003,8 NNE 12 -
Chièvres 5,5 85 1008,9 NNE 22 -
Florennes 4,9 92 1007,4 NNE 22 pluie faible
Kleine-Brogel 6,3 90 1008,4 NNE 14 pluie faible
Melle 6,9 81 1009,6 ENE 19 -
Middelkerke 9,3 65 1010 NNE 32 partiellement nuageux
Saint-Hubert 5,5 97 1005,4 NNE 14 pluie modérée
Uccle 5,0 87 1008,5 NNE 21 pluie faible

Sur une grande partie nord de la France, les températures étaient également remarquablement basses. On observait par exemple des maxima de 7,5°C en île-de-France et de 6°C en Eure-et-Loire et dans le Vendôme. Dans le Nord par contre, et plus particulièrement sur la bande côtière et le Nord-Pas-de-Calais, les températures avoisinaient les 9-10°C.

[Carte des températures au plus chaud de la journée]

Mais d'où provient ce froid?

Il résulte en fait d'un concours de circonstances exceptionnel qui a permis la formation d'une bulle d'air froid dans l'axe Paris-Bruxelles.

  • L'absence d'insolation est le facteur le plus important à cette période de l'année. Si la moindre éclaircie s'était déclarée, le rayonnement solaire aurait été tel que la température aurait augmenté de plusieurs degrés en peu de temps. Or hier, le ciel est resté très sombre toute la journée, comme ici, à Kampenhout en périphérie Bruxelloise.

  • La pluie joue également un rôle très important. Par temps de pluie, le coefficient de réchauffement adiabatique est proche de 0,3°C par cent mètres, alors qu'en temps normal, il avoisine 0,6°C par cent mètres. Les températures au sol se rapprochent donc des températures en altitude. Hier, ces précipitations étaient d'actualité: il n'a cessé de pleuvoir sur une grande partie du pays.

[Image radar des précipitations]
  • Et enfin, aussi un facteur aussi très important: la présence d'air froid en altitude. Hier, une masse d'air en provenance de l'océan arctique a apporté des températures très fraiches à l'arrière de l'occlusion, visible sur l'image radar. Les températures à 850 hPa tournaient autour de -1°C à 850 hPa. Bien que pas exceptionnelles, ces températures ont été suffisantes pour la créations d'une bulle d'air froid au centre du pays grâce aux précipitations intenses.







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