dimanche 30 mai 2010

Marée Noire: Nouvelle page sur le blog

Suite à l'annonce de l'échec du colmatage de la fuite (le pétrole continue donc au même rythme, supérieur à 2 millions de litres par jour), j'ai créé une page spéciale sur la Marée Noire et la fuite de pétrole, avec le lien permanent vers la webcam et des commentaires au fil des jours.

Neige à Edmonton (Canada) la veille de l'été

Nous sommes le 30 mai 2010, à la veille de l'été météorologique. Mais qu'à cela ne tienne, la neige tombait encore au sud du Canada, hier.

Tandis que le nord du pays connait des températures exceptionnellement douces, proches de 12°C à 850 hPa et supérieures à 20°C au sol, jusqu'au nord du 63ème parallèle, le sud du Canada doit surmonter une vague de froid assez remarquable pour la saison.

Edmonton, capitale de l'Alberta, située à 600 mètres d'altitude, a enregistré ces derniers jours des températures proches des records absolus pour une fin mai. Le déficit sur ces deux derniers jours approche ou même dépasse les 10°C. Tandis que la température maximale moyenne pour une fin mai dépasse 18,5°C, elle n'atteignait même pas 5°C au plus chaud de la journée d'hier, avec à la clé des précipitations hivernales, et même un faible enneigement au matin.

Pour se faire une idée, Edmonton se situe à la même latitude que Londres...

Cette fraîcheur extrême pour un mois de mai est due au positionnement particulièrement favorable d'une goutte froide sur les régions. Remarquez la petite boule de couleur bleu-vert au sud du Canada (à gauche de l'image). Cette couleur couleur représente le géopotentiel. Un géopotentiel fort annonce un risque non négligeable de formation de pluie in-situ.
La carte qui suit nous donne la situations prévue pour ce soir. Hier, la goutte froide était beaucoup plus remarquable, avec une pression plus faible en son centre, et un géopotentiel plus fort. Les températures à 850 hPa ont aussi sensiblement augmenté depuis hier: aujourd'hui, elles sont de -2 à -3°C dans la région d'Edmonton, tandis qu'hier, elles étaient proches de -5°C.





Enfin, quelques vidéos enregistrées par des indigènes...




Un faible enneigement, de 2cm tout de même par endroits, recouvrait le sud de l'Alberta hier matin (vidéo 1) Plus tard dans la journée, de gros flocons sont encore tombés (vidéo 2).

samedi 29 mai 2010

Canicule extrême au Pakistan (records mondiaux approchés)

Le Pakistan est certes habitué aux fortes chaleurs, mais la vague de chaleur qui touche la région ces derniers jours est d'une ampleur exceptionnelle.

Certains endroits de l'Est et du Sud du pays voyaient la température dépasser largement les 50°C hier dans l'après-midi. De nombreux records sont d'ailleurs tombés.
On mesurait au plus chaud de la journée, 53.5°C à Mohen-Jo-Daro, ce qui constitue un record pour cette station et un record national (l'ancien record était détenu par la station de Jacobabad, avec 52,8°C, mesurés en 1919), ainsi qu'un record pour le continent asiatique pour le mois de mai, et une deuxième place tous mois confondus (Derrière les 53,7°C mesurés par la station israélienne de Irat-zvi), et enfin cette valeur obtient la deuxième place au rang mondial (Derrière la station de la Vallée de la Mort aux USA).
Record aussi à Sibi* avec 53°C (notez que la température minimale n'est pas descendue sous 39,7°C!). Il a aussi fait 52.5°C à Jacobabad, 52.5°C à Pad Iban, 52.2°C à Nawabshab,...



Des conditions de chaleurs extrêmes comme celle-ci n’avaient plus été observées depuis 1998, nous rapporte le site www.meteo-world.com.

On parle également de potentiel à un record mondial absolu! En effet, les 56°C mesurés dans la Vallée de la Mort en 1916 et les 58°C relevés en 1922 à El Azizia n'inspirent pas beaucoup de confiance: les conditions de mesures n'étaient alors pas encore réglementées, et à de telles températures, les différences entre les températures mesurées par un abri normalisé et un abri amateur peuvent être de plusieurs degrés.

Cette vague de fortes chaleurs devait prendre fin aujourd'hui, avec l'arrivée de pluies soutenues.

*N.B: Sibi se situe dans une des régions les plus chaudes du monde en été.

vendredi 28 mai 2010

La politique Agricole Commune (PAC): Les objectifs et les limites

Voici un petit organigramme (structurogramme) qui peut aider à comprendre les différentes crises que passe la PAC ces dernières années.

Les objectifs et les Limites de la PAC



Légende et Sources:



[Cliquez sur les images pour les agrandir]

Marée Noire: La fuite est maîtrisée

[EDIT: cet article contient des informations erronées: BP n'a fait qu'essayer de gagner du temps et de calmer les foules en essayant de faire croire que sa tentative de colmatage était une réussite.]

BP est enfin parvenu à mettre fin à la fuite de pétrole qui faisait se répendre chaque jour près de 3 millions de litre de pétrole dans le Golfe du Mexique depuis plus de 5 semaines.
C'était la dernière chance pour BP de résoudre lui-même le problème, avant que les États-Unis n'engagent leurs propres moyens.

Sur la webcam, on remarque clairement qu'il y a eu du changement: la fuite n'est plus visible (hier elle l'était encore, mais il ne s'agissait plus qu'une fuite de boues non toxiques. Ceci dit, la webcam a peut-être seulement changé de direction).


Depuis le début de la catastrophe, ce sont près de 100 millions de litres de pétrole qui se sont échappés dans l'océan, au rythme de 3 millions par jour, contre les 800.000 litres annoncés initialement par BP.

Tout n'est malheureusement pas fini: en plus de la nappe qui continue à s'étendre et à s'écraser sur les côtes, il reste à cimenter le puits et faire se cesser définitivement la fuite, opération très délicate et inédite à cette profondeur, comme le fait savoir cet article (écourté) du Monde:

Les équipes d'intervention "sont parvenues à stabiliser la tête du puits, ils ont injecté des liquides à l'intérieur. Ils ont arrêté l'échappement d'hydrocarbures", a déclaré l'amiral Allen sur la radio américaine WWL First News. "Il n'y a pas encore de raison de crier victoire", a-t-il tempéré, notant que le puits n'était toujours pas cimenté.

Il s'agit du premier résultat positif d'une opération lancée par BP visant à boucher le puits.

2 À 3 MILLIONS DE LITRES PAR JOUR

L'opération, baptisée "top kill", a commencé mercredi. Elle consiste à injecter d'un bateau mouillant en surface une solution faite d'eau, de matières solides et de barite, un minerai, dans deux conduits qui mènent à la valve antiexplosion du puits, d'où s'échappent le pétrole et le gaz, puis de sceller le puits avec du ciment.

Il s'agit d'"une lutte titanesque entre le flot [de pétrole] et la solution que nous injectons dans le puits", a décrit jeudi matin le directeur exécutif de BP, Robert Dudley, sur la chaîne de télévision américaine CNN.

Lors d'une conférence de presse, jeudi, M. Obama annoncera sa décision de prolonger de six mois un moratoire sur l'octroi de permis de forages pétroliers en mer et proposera de limiter drastiquement cette méthode d'extraction.

Mercredi, le directeur général de BP, Tony Hayward, a reconnu au nom de la compagnie "sept défaillances". Selon le New York Times, citant un document interne de BP, le groupe aurait choisi l'option la plus risquée entre deux techniques de coffrage du puits, notamment pour des motifs économiques.

lundi 24 mai 2010

Nouvelle journée très estivale... dernière du mois?

Aujourd'hui encore, les températures se sont fait très clémentes, et même un chouiat plus élevées qu'hier.

En journée, les cumulus se sont à nouveau formés, en plus grand nombre qu'hier. Ils commençaient à se dissiper vers 19 heures.


En début de matinée, pourtant, les températures étaient encore bien fraîches dans les cuvettes des Hautes-Fagnes. A Elsenborn, par exemple, la température descendait sous 5°C, soit la température la plus froide des régions de plaine du continent. Sur cette carte, seuls les sommets de plus de 1000 mètres voyaient des températures plus basses.


En fin d'après-midi, la température était à son paroxysme. Elle dépassait 28°C sur les sables Campinois et sur toute la France Centrale. Une grande partie de la façade atlantique voyait également ses premières températures de plus de 30°C de l'année.


La température maximale a dépassé les 30°C en de nombreuses stations officielles, en France, et même à Paris!

Dax 32.2 °C
Mont-de-Marsan 31.9 °C
Bordeaux 31.8 °C
Niort 31.8 °C
Cognac 31.5 °C
Cazaux 31.3 °C
Biscarosse 31.1 °C
Le Mans 31.1 °C
Bergerac 31 °C
Pau 31 °C
Angoulême 30.9 °C
Nantes 30.8 °C
Angers 30.7 °C
Saint-Nazaire 30.5 °C
Auch 30.5 °C
Brive 30.5 °C
Gourdon 30.4 °C
Blois 30.3 °C
Biarritz 30.3 °C
Romorantin 30.3 °C
Carpentras 30.3 °C
Toussus-le-Noble 30.3 °C
Cap Ferret 30.2 °C
Paris - Montsouris 30.2 °C
Tours 30.1 °C
Poitiers 30.1 °C
Agen 30.1 °C
Vichy 30 °C
Montauban 30 °C

Marée Noire: Webcam de la fuite

Vous pouvez désormais "admirer" l'ampleur de la fuite via une webcam installée il y a un peu plus de deux semaines par des robots sous-marins sur ce site:

http://globalwarming.house.gov/spillcam

Voici un aperçu:

[24 mai 2010, 9h51]

Nous pouvons voir sur cette image le tuyau destiné à pomper une partie du pétrole qui fuit. Selon BP, ce tuyau serait capable de pomper 2000 barils par jour sur les 5000 qui fuient.
C'est bien... sauf que cela fait encore 3000 barils de pétrole qui s'échappent en pleine nature chaque jour. Et encore, c'est sans compter les sous-estimations de BP quant à l'ampleur de la fuite. La découverte d'énorme nappes de pétrole sous-marines laisse croire à une fuite près de 10 fois plus importante. Au lieu des 800.000 litres, ce seraient plus de 8 millions de litres de pétrole qui fuiraient par jour. Les 2000 barils pompés par le tuyau deviendraient alors négligeables face aux 48.000 barils perdus.

dimanche 23 mai 2010

Premier jour d'été du mois de mai

Aujoud'hui, et pour la première fois du mois de mai, la température dépasse 20°C sur tout le pays (excepté la bande côtière). Une grande partie de la basse et moyenne Belgique a même frolé 25°C.

Voici les températures que l'on observait à 15 heures en Belgique.

T (°C)U (%)P (hPa)Di- rectionVitesse (km/h)
Bierset 22,2461022,1NNE14serein
Buzenol 24,9401020,3ENE7-
Chièvres 23,7491022,7NNE11serein
Florennes 22,7491021,8NE18serein
Kleine-Brogel 25,3451022,5NE11peu nuageux
Melle 24,5401023,6NNE12-
Middelkerke 18,0621024N18peu nuageux
Saint-Hubert 21,6351020,6ENE14serein
Uccle 24,7401022,3ENE8peu nuageux

J'observais quant à moi une température maximale de 27°C aujourd'hui. Vers 15 heures elle tournait autour de 25°C.

Le ciel est resté ensoleillé sur toute la Belgique jusqu'en milieu d'après-midi. Ensuite, des cumulus de beau temps se sont peu à peu formés, à partir des Pays-Bas. Sur l'image satellite qui suit, on peut remarquer les premières formations cumuliformes sur la Campine.


Ces cumulus sont tout à fait inoffensifs et ne devraient pas provoquer de précipitations aujourd'hui. Demain par contre, la convection devrait être beaucoup plus active et des averses orageuses pourraient se déclarer.

Les températures sont très douces sur une grande partie de l'Europe Occidentale. Le seuil caniculaire (30°C) a même été dépassé aux alentours de Bordeaux. Ailleurs, les 25°C étaient largement dépassés en Ile de France. Seul le Finistère et une partie de la Bretagne voit des températures beaucoup plus faibles, proches de 15°C.
Cela me rappelle l'été 2003 que j'avais passé dans le Finistère. Sur les cartes météorologiques, c'était la seule région où les températures dépassaient à peine 20°C et où le ciel n'était pas ensoleillé... Ailleurs, les températures dépassaient 30°C dans une grande partie de la Belgique, flirtaient avec 35°C au centre de la France, et atteingaient 40°C dans la vallée du Rhone.


La côte Belge se fait aussi un peu plus fraîche que le reste du pays, en raison d'une faible brise de mer qui diminue les amplitudes journalières. L'image webcam qui suit en témoigne: Sur la terrasse, il faisait 15°C, tandis que sur la digue, la température ne dépassait pas 13,1°C.


Au centre du pays, en périphérie bruxelloise, les premiers cumulus étaient observés aux environs de 16h00.


Sur les sommets des hautes fagnes, la température atteignait aussi 20°C, comme ici, à Monschau, vers 610 mètres d'altitude.


Remarquons que la végétations y est bien en retard, par rapport aux autres régions: le feuillage est encore très clair.

Cette douceur que nous connaissons depuis plusieurs jours en Europe Occidentale provient du Maroc. Une dépression située au large du Portugal fait remonter l'air doux vers le nord dans sa partie orientale, donc vers l'Espagne et la France. Le géopotentiel assez bas (couleur jaune-orangé) limite le risque de précipitations convectives (orages,...)


La température à 850 hPa était de 11°C sur une grande partie de la Belgique aujourd'hui et le ciel devait rester dégagé une grande partie de la journée. Le niveau de l'isobare 850 hPa étant situé vers 1550m, nous pouvions nous attendre à une température de (1x14 + 11)°C au maximum de la journée, soit 25°C.

samedi 22 mai 2010

Le printemps refait (enfin) surface

Voilà plusieurs jours que les températures diurnes recépassent les 20°C, au grand bonheur de ceux qui voulaient profiter de ce long week-end.
Les températures nocturnes restent cependant toujours très fraîches. Notez qu'il n'y a eu que deux nuits lors desquelles la température n'est pas descendue sous 10°C depuis le début de l'année, et aucune en Mai, les deux se cantonnant à la fin du mois d'Avril.
Le 20 mai au matin, nous n'observions que 3,6°C à Uccle, tandis que la température atteignait 20,9°C en fin d'après-midi (première température maximale supérieure à 20°C de ce mois de mai).

Bien que ce revirement de situation puisse sembler remarquable, après les éternels jours maussades du début du mois, ces températures sont tout à fait normales pour la saison. Les températures maximales de ces derniers jours ne dépassent toujours pas la température de 26,2°C que nous observions à la fin du mois d'Avril.

Voici les observations relevées par le réseau de l'IRM à 17 heures.

°C % hPa dir. km/h
Bierset 20,4 38 1025,5 NNE 14 partiellement nuageux
Buzenol 22,1 37 1023,2 N 15 -
Chièvres 20,4 38 1026,6 N 22 -
Florennes 20,0 46 1025,3 NNE 14 peu nuageux
Kleine-Brogel 24,5 33 1025,8 N 11 partiellement nuageux
Melle 19,4 47 1028 N 23 -
Middelkerke 11,6 82 1029 N 22 brume
Saint-Hubert 19,2 46 1024,2 N 14 serein
Uccle 20,5 42 1026,1 NNO 11 -

Une grande partie de la Belgique (et des pays alentours), se retrouve sous le soleil, excepté quelques bancs de brouillard au littoral, notamment à la côte belge. Ces stratus se sont formés dans une masse d'air d'origine continentale, en circulant sur l'eau encore très froide de la Mer du Nord. En se refroidissant, l'humidité ambiante ses condensée, formant ces bancs de brume et de brouillard maritimes.
Sous ce brouillard, les températures se font bien faiblardes pour la saison. On observe par exemple 11,6°C à Middelkerke, 12,3°C à Knokke-Heist, et environ 11 - 12°C sur le reste de la côte belge.
Une telle situation atmosphérique est également favorable à la formation des traînées de condensation formées par les réacteurs des avions, appelés chemtrails. Ces nuages se remarquent par leur caractère fin et rectiligne, très artificiel.

Sur la carte qui suit, j'ai entouré en bleu les chemtrails les plus visibles, tandis que le rouge circonscrit les bancs de brouillard.


Ces chemtrails sont particulièrement visibles sur Bruxelles. L'image de la webcam d'Uccle en témoigne.

mercredi 19 mai 2010

Violent orage de grêle dans l'Oklahoma (USA)

Le 16 mai passé, soit dimanche, de puissants mouvements convectifs ont permis la formation de supercellules impressionnantes dans les états du centre des Etats-Unis. En plus des fortes pluies et des vents violents, ce sont même des grêlons de la taille d'une balle de tennis qui se sont abattus dans l'Oklahoma, causant des dégâts considérables: voitures éventrées, toitures dégarnies, vitres qui volent en éclat. La végétation aussi a souffert: le feuillage s'est vu déchiré par la force des événements.

Des images valent bien mieux qu'un long discours... à couper le souffle.




[Observez l'arbuste en pot en avant plan. Il perd la moitié de son feuillage. Quand on voit les projections d'eau dans la piscine, on se dit qu'il valait mieux être à l'abri.]



[Ecoutez et observez les vitres voler en éclats à partir de 2:00]

mardi 18 mai 2010

Avril 2010: de loin le plus chaud sur Terre

Voici les propos recueillis sur www.climateprogress.org.

It was the hottest April on record in the NASA dataset. More significantly, following fast on the heels of the hottest March and hottest Jan-Feb-March on record, it’s also the hottest Jan-Feb-March-April on record.

The record temperatures we’re seeing now are especially impressive because we’ve been in “the deepest solar minimum in nearly a century.” It now appears to be over. It’s just hard to stop the march of manmade global warming, well, other than by reducing greenhouse gas emissions, that is.

Most significantly, NASA’s March prediction has come true: “It is nearly certain that a new record 12-month global temperature will be set in 2010.″

Actually, NASA first made its prediction back in January 2009:

Given our expectation of the next El Niño beginning in 2009 or 2010, it still seems likely that a new global temperature record will be set within the next 1-2 years, despite the moderate negative effect of the reduced solar irradiance.”

Of course, there never was any global cooling — see Must-read AP story: Statisticians reject global cooling; Caldeira — “To talk about global cooling at the end of the hottest decade the planet has experienced in many thousands of years is ridiculous.”

In fact, the 12-month record we just beat was set in … 2007!

(...)

“We conclude that global temperature continued to rise rapidly in the past decade and that there has been no reduction in the global warming trend of 0.15-0.20°C/decade that began in the late 1970s.”

After the endless disinformation-based global cooling stories of the past few years, it’s time for the media to start do some serious fact-based global warming stories.



Traduction:

"Avril 2010 a été le mois d'avril le plus chaud depuis le début des relevés de la NASA. Et plus significativement, ce mois d'avril clôture une suite de 4 mois records au niveau des températures à l'échelle planétaire.



Les températures exceptionnellement douces que nous connaissons actuellement sont d'autant plus impressionnantes qu'elles se produisent à la fin du minimum solaire le plus profond depuis un siècle (il paraît cependant être derrière nous aujourd'hui). Il est en effet difficile de stopper les effets du réchauffement climatique anthropique autrement qu'en diminuant les émissions de gaz à effet de serre.

Encore mieux: conformément aux prévisions de la NASA les 12 mois qui précèdent ce mois d'avril s'avèrent également les plus chaud de l'histoire.

En Janvier 2009, la NASA déclarait déjà ceci:

Après en être venu aux conclusions d'un El Niño redémarrant en 2009 ou 2010, il semble qu'un nouveau record de température globale tombera endéans deux ans, malgré l'effet inverse du minimum solaire.

Il n'y a eu en effet aucun refroidissement planétaire. Au contraire, ce record annuel vient détrôner celui de... 2007.

(...: on parle du fait qu'il n'était pas bon de se baser sur les températures des eaux de surface pour conclure qu'un refroidissement allait se produire, car ces températures sont trop variables dans le temps. Par contre, dans les profondeurs de l'océan, les variations sont très faibles. Il est donc plus fiable de conclure d'une tendance à un réchauffement, ou refroidissement, suite à l'observation de la variation des températures des eaux profondes)


[Le graphique nous montre que l'anomalie de la contenance calorifique des océans n'a cessé d'augmenter depuis les années '70]

Nous en concluons donc que la température globale n'a cessé d'augmenter durant la dernière décennies et qu'il n'y a pas eu de réduction dans la tendance au réchauffement de 0,15/0,20°C par décennie que l'on observe depuis la fin des années '70.

Après les interminables histoires de refroidissement climatique que nous ont racontés les médias, il est temps pour ceux-ci de commencer à sensibiliser la population à l'inéluctable réchauffement climatique que notre planète connaît".


Pour ce qui est des chiffres, la température globale moyenne de ce mois d'avril a été de 14,5°C, largement devant les maigres 13,7°C du mois d'avril 2007.

Que les sceptiques se tiennent et laissent les vrais scientifiques faire leur travail.

vendredi 14 mai 2010

Point sur l'état de la Banquise

La débâcle s'étant largement entamée dans l'Océan Arctique, il est temps de faire le point sur l'évolution de la couverture de glace dans les régions.

Au nord, la couverture de glace affiche un déficit modéré, mais en forte hausse depuis le début de la débâcle. A la fin de l'hiver, le déficit s'était presque totalement résorbé, grâce à un hiver plutôt frais au nord du cercle polaire (excepté à l'est du Canada). La surface de mer recouverte par la banquise n'a cependant plus affiché d'excédent prononcé depuis 2003, preuve irréfutable d'un net réchauffement dans la région.


Sur le graphique ci-dessus, nous pouvons remarquer que le déficit hivernal est en général moins marqué que l'estival.
C'est en fait une conséquence de l'amincissement et du rajeunissement de la banquise au pôle nord. La récurrence d'étés doux amincit la couche de glace estivale au Pôle Nord. La banquise devient alors plus fragile face aux températures positives en été et perd de sa surface estivale. De plus, l'affaiblissement du pack favorise les mouvements entre les plaques de glace. La banquise qui résiste habituellement aux douceurs de l'été dérive alors vers des latitudes moins élevées et perd d'autant plus de surface et d'épaisseur. Il en résulte que les glaces estivales ne dépassent aujourd'hui que rarement 3 ans d'âge, alors qu'il y a une cinquantaine d'années, elles pouvaient persister plus de 6ans de suite sans fondre. L'épaisseur moyenne de cette "banquise éternelle" a également fortement baissé, mais je ne pourrais plus quantifier cette baisse avec certitude. Elle doit probablement être d'un mètre sur trois.
Ceci explique donc que la glace estivale présente une surface plus faible.

Maintenant, il s'agit d'expliquer pourquoi le pack hivernal affiche un déficit plus faible.
En hiver, des températures temporairement froides permettent facilement la formation de glace peu épaisse, donnant l'impression que le déficit se résorbe. Le pack estival a quant à lui besoin d'une épaisseur beaucoup plus importante pour résister à l'été et requiert des températures beaucoup plus froides.
Si l'on pouvait mettre sous graphique le déficit du volume total du pack, le diagramme nous révèlerait un courbe en constante baisse, ou presque. De telles données ne sont malheureusement pas encore disponibles sur le net.

Ci-dessous, une carte de la banquise et de sa concentration au 11 mai. Fait remarquable: la fonte de la banquise se laisse attendre en mer Baltique, contrairement aux années précédentes, où presque aucune banquise n'était observable en mer Baltique, même en plein hiver. Cette observation est à mettre en parallèle avec les températures très fraîches que nous connaissons depuis plusieurs mois en Europe.



Au sud, par contre, la situation est tout à fait différente. Le pack affiche en général un excédent, parfois marqué. A long terme (deuxième image), on peut même remarquer une nette hausse de cette anomalie. En Septembre 2007, le record absolu de surface couverte par la banquise était même battu, tandis que six mois plus tôt, c'était le contraire dans l'hémisphère Nord.
Le continent Antarctique est en fait le seul au monde à observer une baisse de sa température moyenne depuis une quinzaine d'années. Le phénomène n'est pas encore clairement expliqué, mais il devrait s'agir d'une anomalie de troposphère, faisant descendre son air froid vers les terres du continent blanc.




Gelées en Flandre occidentale

Ce matin, les stratus recouvraient une grande partie de la Belgique, comme en témoigne l'image satellite ci-dessous. La Flandre Occidentale, cependant, a vu son ciel se dégager en début de nuit, permettant au rayonnement nocturne de se produire. Ainsi, les température sont passées de 10°C en début de nuit, à des valeurs proches de 0°C à l'aube.
A Coxyde, on relevait 1°C en fin de nuit, tandis qu'à Izeghem, la température est descendue à 0,3°C (du givre était même présent). Mais la valeur la plus impressionnante est celle relevée par le METAR de Ostende: -1°C. Cette valeur est d'autant plus remarquable que la station d'Ostende se situe sur une estacade à une centaine de mètres de l'estran. Une faible brise de terre y est pour quelque chose, chassant la douceur maritime. Je pense même que cette gelée est la plus tardive jamais observée à cette station. Il avait fait -1,4°C le 9 mai 1938.

jeudi 13 mai 2010

Bilan de la première décade de mai

Conformément aux prévisions dont je vous avais fait part il y a deux semaines, la première décade de mai fut anormalement froide pour la saison. Nous avons même battu un record le 3 mai, où la température maximale fut la plus basse jamais observée ce jour du mois. A Uccle, on observait un maximum de 7,1°C.


Du premier au 10, notre temps fut déterminé par des courants polaires maritimes associés à une zone de haute pression située à l’ouest de l’Islande. Cette récurrence de vents du nord est tout à fait exceptionnelle. C'est en fait une conséquence de la valeur de l'oscillation nord atlantique (NAO), souvent négative ces derniers temps. Cela signifie que les dépressions se forment plus au sud qu'habituellement, et cela change radicalement l'origine des vents, passant de Sud-Ouest avec une NAO positive, à Nord-Est lorsqu'elle est négative. La NAO est également en partie responsable de la rigueur de l'hiver précédent.

Ci-dessous, un graphique de la NAO, majoritairement négative ces derniers mois.

Le déficit de la température moyenne et de la durée d ‘ensoleillement sont très anormaux : on a relevé respectivement 8,9°C (normale : 12,6°C) et 29,1 h (normale : 56,6 h). La moyenne des température maximale fut de 12°C (normale: 17,0°C), soit une valeur plus faible que la température moyenne normale. Les moyenne des température minimales fut quant à elle de 5,6°C (normale: 8,5°C).

La quantité de précipitations a été normale avec 29,1 mm (normale : 17,6 mm) tombés en 4 jours (norm.: 5 jours).

Source: www.meteo.be


Cette décade fut anormalement froide sur une grande partie de l'Europe Occidentale. Rappelons nous par exemple des 3 et 4 mai lors desquels des précipitations neigeuses furent observées jusqu'à basse altitude au sud de la France. A Carcassonne on relevait des traces de neige au sol le 3 mai, soit la date d'enneigement la plus tardive. Un autre record, donc.

Pour illustrer mes propos, une image dont les couleurs représentent l'écart à la normale de cette première décade en Europe.

Pendant ce temps, l'Amérique du Nord bat des records de chaleur depuis des mois, après un hiver exceptionnellement doux. Rappelons nous de l'enneigement record du mois de mars. Le printemps continue, comme en Europe, sur les traces de l'hiver.

mardi 11 mai 2010

Températures exceptionnellement froides sur la Belgique

Après le record de froid du 3 mai 2010, un nouveau record de froid est tombé hier, 11 mai 2010. La température maximale n'a pas dépassé 6,6°C à Uccle, et 6,7°C en périphérie bruxelloise. Il s'agit pour Uccle du maximum le plus bas jamais observé pour une seconde décade de mai depuis le début des relevés (au milieu du dix-neuvième siècle). Si l'on considère le mois de mai en entier, seul le 1er mai 1907 a fait mieux, avec un maximum de 5°C. Le dernier record pour une seconde décade de mai datait de 1972 et 1935, ex aequo, avec 7,0°C.

Ailleurs dans la Belgique, les températures étaient toutes anormales à exceptionnelles, excepté sur la bande côtière et la Flandre Occidentale ou les maxima, proches de 10°C (10,6°C à Coxyde), n'eurent rien de remarquable.
La plupart des stations officielles de Belgique centrale ont enregistré leurs premières ou deuxièmes valeurs les plus faibles.
Paradoxalement, les températures en Ardenne n'étaient que de peu inférieures à celles enregistrées au centre de la Belgique. Botrange a par exemple observé un maximum de 4,4°C, proche des valeurs records de la région.

Voici les valeurs relevées à 17h par l'institut royal météorologique belge:

Bierset 5,8 90 1007,1 N 18 pluie faible
Buzenol 9,2 91 1003,8 NNE 12 -
Chièvres 5,5 85 1008,9 NNE 22 -
Florennes 4,9 92 1007,4 NNE 22 pluie faible
Kleine-Brogel 6,3 90 1008,4 NNE 14 pluie faible
Melle 6,9 81 1009,6 ENE 19 -
Middelkerke 9,3 65 1010 NNE 32 partiellement nuageux
Saint-Hubert 5,5 97 1005,4 NNE 14 pluie modérée
Uccle 5,0 87 1008,5 NNE 21 pluie faible

Sur une grande partie nord de la France, les températures étaient également remarquablement basses. On observait par exemple des maxima de 7,5°C en île-de-France et de 6°C en Eure-et-Loire et dans le Vendôme. Dans le Nord par contre, et plus particulièrement sur la bande côtière et le Nord-Pas-de-Calais, les températures avoisinaient les 9-10°C.

[Carte des températures au plus chaud de la journée]

Mais d'où provient ce froid?

Il résulte en fait d'un concours de circonstances exceptionnel qui a permis la formation d'une bulle d'air froid dans l'axe Paris-Bruxelles.

  • L'absence d'insolation est le facteur le plus important à cette période de l'année. Si la moindre éclaircie s'était déclarée, le rayonnement solaire aurait été tel que la température aurait augmenté de plusieurs degrés en peu de temps. Or hier, le ciel est resté très sombre toute la journée, comme ici, à Kampenhout en périphérie Bruxelloise.

  • La pluie joue également un rôle très important. Par temps de pluie, le coefficient de réchauffement adiabatique est proche de 0,3°C par cent mètres, alors qu'en temps normal, il avoisine 0,6°C par cent mètres. Les températures au sol se rapprochent donc des températures en altitude. Hier, ces précipitations étaient d'actualité: il n'a cessé de pleuvoir sur une grande partie du pays.

[Image radar des précipitations]
  • Et enfin, aussi un facteur aussi très important: la présence d'air froid en altitude. Hier, une masse d'air en provenance de l'océan arctique a apporté des températures très fraiches à l'arrière de l'occlusion, visible sur l'image radar. Les températures à 850 hPa tournaient autour de -1°C à 850 hPa. Bien que pas exceptionnelles, ces températures ont été suffisantes pour la créations d'une bulle d'air froid au centre du pays grâce aux précipitations intenses.







dimanche 9 mai 2010

Marée Noire: premier échec du couvercle

Hier soir (GMT+2), le porte-parole de BP s'enorgueillissait déjà de la réussite de la pose du couvercle sur la première des fuites du puits de pétrole. Il ajoutait cependant qu'il faudrait encore une douzaine d'heures avant d'être certain de la stabilité de l'installation. Plus de 80% du pétrole brut emmagasiné par le couvercle pourrait alors être pompé et réutilisé.

[Couvercle pendant la plonge]

Mais voilà, ce matin, on apprenait que le couvercle avait dû être retiré de la fuite. Et pour cause, des cristaux se formaient à l'intérieur, compromettant son bon fonctionnement. Après sa pose, une grande quantité d'hydrates se serait accumulée à l'intérieur de la cloche sous l'effet de la température et de la pression, contraignant les équipes de BP à l'écarter de la fuite.

Aujourd'hui, les ingénieurs de BP travaillent pour trouver une solution à ce problème. Cette opération prendra sans doute plus de deux jours,... et 1.600.000 litres de pétrole.

Ensuite, BP tentera à nouveau de recouvrir la fuite du couvercle, renouvelant le danger d'aggraver la situation: si une fausse manœuvre devait faire se cogner l'installation (de plusieurs milliers de tonnes) contre le puits, le débit de la fuite pourrait être multiplié par dix! Ce seraient alors près de dix millions de litres de pétrole brut qui se déverseraient chaque jour.
A ce rythme, le volume de la nappe de pétrole serait multiplié par deux après deux jours.

Au même moment, une hypothèse probante concernant la cause de l'explosion de la plateforme se profile: une bulle de méthane sous pression aurait brutalement envahi les tuyaux d'exploitation. On écarterait donc l'hypothèse d'une erreur humaine... un peu facile.
L'enquête continue.

jeudi 6 mai 2010

Premiers épanchements de pétrole en Louisiane

La nappe de pétrole issue de la plateforme qui a sombré il y a plus de deux semaines a touché pour la première fois les terres de Louisiane. Il ne s'agit pour l'instant que de petites flaques de pétrole brut de faible densité, mais le pire est à venir.

Voici une petite carte représentant l'étendue approximative de la nappe de pétrole à ce jour. Le point rouge désigne le lieu d'ou provient tout ce pétrole brut, soit la plateforme. Le point jaune désigne l'endroit où les premiers épanchements de pétrole ont été observés par des gardes-côtes (il devrait en fait être situé un peu plus au sud de l'ïle).



En ce moment même, un navire de fret de BP transporte l'énorme cloche vers la plateforme qui a sombré. Cette cloche est destinée à venir recouvrir toute la pateforme et à contenir le pétrole. Cette cloche ne devrait être mise en place que d'ici 5 jours, selon BP... Comptons donc une semaine pour voir cette fuite contenue, pour autant que l'opération réussisse.

Depuis deux semaines, ce sont près de 800.000 litres de pétrole brut qui se déversent chaque jour dans le Golfe du Mexique. Ce sont donc près de 13 millions de litres de pétrole qui se sont échappés dans la mer depuis l'incident, le 20 avril dernier.

A ce jour, cette fuite de pétrole a provoqué la plus importante nappe de pétrole depuis l'échouement du Tasman Spirit, le 27 juillet 2003, qui avait déversé plus de 35 millions de litres de pétrole au large des côtes Grecques.

Un printemps brisé par la neige

Voici un petit reportage photo trouvé sur Youtube faisant état des dégâts causés par l'importante couche de neige dans les vallées Pyrénéennes où la végétation était déjà très avancée.


mercredi 5 mai 2010

Violent coup de mer en côte d'Azur

Une dépression centrée sur le Golfe du Lion a généré une marée de tempête et une houle exceptionnelles sur la côte d'Azur. Les traditionnelles vaguelettes méditerranéennes ont été subitement remplacées par d'énormes vagues de fond de plus de 5 mètres de haut, surprenant promeneurs et commerçants.

A matin du 4 mai, une dépression secondaire centrée au large de Barcelone, jusqu'alors inoffensive, subit un creusement en s'approchant des côtes françaises: la pression au centre de la dépression passe en effet de 1002 hPa à 996 hPa en une nuit.

[La dépression était parfaitement placée pour la formation de grosses vagues de fond.]

Cette baisse de pression combinée aux vents forts en direction de la côte ont provoqué la formation de vagues de fond destructrices. Les vagues de fond sont totalement différentes des vagues habituelles: au lieu de se former à l'approche du rivage, elles se forment au large, sous l'effet du vent et peuvent ainsi parcourir des kilomètres sans faiblir. Elles acquièrent même peu à peu de l'énergie et la masse d'eau soulevée sous l'effet du vent s'accroît constamment. A l'approche du rivage, cette eau se soulève subitement pour former de véritables murs d'eau de quelques mètres de haut.
Ce qui fait de ces coups de mer un phénomène dangereux est son caractère difficilement prévisible et soudain: l'absence de vent peut en effet être trompeuse: des vagues formées au large pourront s'avérer destructrices sur le littoral.
C'est ce qu'il s'est d'ailleurs produit sur la côte d'Azur. Alors que le vent n'était encore (il forcira ensuite avec l'approche de la tempête) que modéré, les vagues étaient déjà hautes de plusieurs mètres. Elles s'étaient en fait formées dans la tempête, plusieurs dizaines de kilomètres au large.

En période hivernale, ces "coups de mers" sont fréquents, à la différence près que les vagues ne dépassent que rarement 2 ou 3 mètres de haut. Ici, en plus de s'être produit beaucoup plus tard dans l'année, ce coup de mer a provoqué des vagues de plus de 5 mètres de haut! Un situation plus qu'exceptionnelle pour la côte méditerranéenne.


[A Cannes, les installations pour le festival du film et tout le front de mer ont été ravagés]

Ci dessous, une vidéo du front de mer de Nice pendant le phénomène.



Les dégâts furent conséquents: la quasi totalité des installations de plage ont été emportées par les vagues. On estime le poids financier de ce coup de mer à plusieurs millions d'euros.


Neige à basse altitude au sud de la France (2)

La neige continue de tomber sur le Massif Central, et ce jusqu'à très basse altitude. La dépression qui se trouvait jusqu'à présent sur la méditerranée (et a causé un gros coup de mer sur la côte d'Azur, j'aurai l'occasion d'y revenir), remonte peu à peu vers le Nord-Est. Les précipitations associées vont alors suivre le même chemin, pour atteindre la Belgique dès demain matin (et devrait apporter de la neige sur les sommets de l'Ardenne).

Mais jusqu'à présent, cette zone de précipitations stagne dans la région. En effet, les vents autour d'un dépression se déplacent dans le sens inverse d'un aiguille d'une montre autour de centre de la dépression. Or, cette dépression remonte elle-même vers le Nord-Est. La zone de précipitations semble donc stagner sur la région. L'effet orographique y est également pour quelque chose: la masse d'air doit remonter les pentes du massif central et doit se décharger de son humidité.

L'intensité des précipitations est telle que l'on observe de la neige fondante jusqu'à très basse altitude (vers 200-300m). Cette neige est très lourde et collante, et ne tient qu'au dessus de 600 mètres d'altitude au nord de la zone de précipitations, et au dessus de 800 mètres au sud de celle-ci.



On observe de la neige par exemple:

  • à Clermont-Ferrand, 400m, neige fondante,
  • à Huriel, 300m, 1cm de neige au sol,
  • à Limoges, 400m, neige fondante,
  • à Nontron, 250m, neige fondante,
  • à Aureil, 410m, neige fondante, traces de neige au sol,
  • à Marcillat en Combraille, 500m, 1cm de neige au sol.


L'épisode neigeux d'hier et d'avant-hier dans les Pyrénées a généré un enneigement de près de 80cm au dessus de 2000 mètres d'altitude. L'enneigement continu s'arrête vers 600 mètres, et les dernières traces de neige s'observent vers 300-400 mètres. A 800 mètres (Ax-Les-Thermes), on observe déjà près de 50cm de neige à certains endroits. Les cumuls de neige varient beaucoup en fonction de la situation topographique: à Angles, vers 1600 mètres, la couche est également de 50cm.

[Ce matin, dans les Pyrénées, vers 600 mètres]

mardi 4 mai 2010

Neige à basse altitude au sud de la France

Décidément, ce mois de mai nous réserve bien des surprises. Après le record de froid de la veille en Belgique, voilà qu'il se met à neiger jusqu'en plaine au Sud de la France.

La masse d'air froid polaire vient en effet se heurter contre les sommets des Pyrénées et du massif central. En plus de cela, un conflit de masses d'air très important s'opère dans ces régions: l'air chaud venant du sud vient lutter contre le froid du nord.

Ces deux éléments jouent de pair pour provoquer des précipitations intenses.

La masse d'air froid venant se cogner contre les massifs montagneux, le froid s'y accumule. A 850 hPa, il fait jusqu'à -4°C sur les Pyrénées ou -1°C sur le massif central.

En temps normal, de telles températures ne permettraient pas à la neige de tomber jusqu'en basse altitude. Mais ici l'intensité des précipitations est telle que l'effet d'isothermie est assez important pour refroidir l'air jusqu'à basse altitude, de sorte que les flocons ne fondent pas.

D'est en ouest, il neige:

  • aux Setoux, 1153m, avec 1cm de neige au sol.
  • au Col des Pradaux, 1196m, 5cm de neige au sol.
  • à Chadron, 775m, 2cm de neige au sol.
  • à Saint Germain, 200m, pas d'enneigement.
  • à Saint-Jeures, 1014m, 7cm de neige au sol.
  • à Chateauneuf-de-Randon, 1250m, 20cm de neige.
  • à Mende, 900m, traces de neige.
  • au Rieutord de Randon, 1150m, avec formation de congères.
  • à Saint Flour, 850m, traces de neige.
  • à Cassière, 915m, 3cm de neige au sol.
  • au col du Cabaretou, 950m, 5cm de neige au sol.
  • à Saint Pons de thomières, 450m, traces de neige.
  • à Lavalette, 180m, traces de neige.
  • à Vilebazy, 280m, traces de neige.
  • à Foix, 358m, faible enneigement.
  • à Luchon, 631m, faible enneigement.
  • à La Seoube, 970m, 10 cm de neige au sol.

La limite pluie-neige se situe entre 200 et 400m sur les Pyrénées, et 400 et 600m sur le Massif Central. Elle est probablement descendue encore plus bas en début de matinée.



[Précipitations intenses au sud de la France, et sous forme de neige sur le Massif Central et les Pyrénées]


[Températures en altitude aujourd'hui]


Et pour finir, quelques photos de l'épisode neigeux:


[Il est déjà tombé plus de 10 cm de neige à 1100m dans le Massif Central]


[Il neige même jusqu'à très basse altitude dans les Pyrénées Orientales, ici vers 200m]


[Hier déjà, la neige tombait abondamment au dessus de 1000m sur les Pyrénées. Ici, à 1700m, la couche dépassait déjà 20cm hier soir. Aujourd'hui, elle doit dépasser les 30cm...]

[L'épaisseur dépasse aussi les 20cm sur le Massif Central. Ici, pas loin du village des Estables (1350m)]

[La neige contraste avec les couleurs du printemps. Ici à Madelonnet, à l'est du Massif Central, vers 1000m d'altitude]



Photos recueillies sur: www.meteociel.com
www.infoclimat.fr

Record de froid pour un 3 mai à Bruxelles

Hier, l'observatoire d'Uccle (Bruxelles) a observé une température maximale d'à peine 7°C alors que la moyenne pour une première décade de mai se situe autour de 15,6°C, soit une différence de 8,6°C. C'est même la valeur maximale la plus basse jamais observée un 3 mai.

Bien que les records d'un jour ne me fassent souvent ni chaud ni froid (il en tombe presque chaque année), cette valeur reste vraiment remarquable: en mai, il est exceptionnel que la température maximale ne dépasse pas 8°C. Or ici, elle n'a même pas dépassé 7°C.

Ce record ne constitue en rien un contre argument à la tendance au réchauffement climatique. Même avec un réchauffement de quelques degrés en un siècle, des record, même de froid, pourront encore occasionnellement tomber. Il faut juste s'imaginer que le froid aurait sans doute été plus intense sans celui-ci.

Ci dessous, la carte des températures en France et ses pays limitrophes aux heures les plus chaudes de la journée. Les températures sont dignes du début du mois de mars.

[Cliquez pour agrandir l'image]

lundi 3 mai 2010

Une première décade de mai prévue très fraiche

"En avril, ne te découvre pas d'un fil, en mai, fais ce qu'il te plait".

Ce proverbe universellement connu est remarquable ne sera sans doute pas d'actualité cette année: les beaux jours de la fin avril ne devraient se reproduire avant au moins la deuxième partie du mois de mai, selon les modèles de prévisions. Cette première décade pourrait même se ranger parmi les plus fraîches depuis plusieurs décennies: neige et gelées sur les hauteurs, températures inférieures à 10°C en plaine, tous les éléments sont réunis pour croire à un retour de l'automne, bien avant l'heure.

Déjà aujourd'hui les températures sont descendues très bas. Après une nuit assez fraîche (près de 5°C en plaine, 2°C sur les plus hauts sommets d'Ardenne) les températures n'ont pas du tout décollé. Et pour cause, le ciel a sécrété presque sans interruption une bruine froide sur tout le pays.
Au plus chaud de la journée, les températures ne dépassaient nulle part 8,5°C, fait très remarquable et presque exceptionnel, il faut l'avouer, pour la saison. Sur les Hautes Fagnes, la température n'ont quant à elles pas dépassé 4°C.
Coté ciel, ce n'était guère mieux, et on peut l'imaginer: si le soleil avait brillé, la puissance de son rayonnement aurait vite fait d'augmenter la température ambiante. Le ciel est en effet resté désespérément couvert: une couche épaisse de stratus, dont la basse s'accroche sur les sommets (on le voit sur la webcam), recouvrait tout le pays.

[Webcam de Mützenich, 610m: le brouillard s'est emparé des sommets]

[Températures en soirée, à l'image de celles de la journée: dignes d'un mois d'automne]


Voici les prévisions du modèle américain GFS (je n'ai pas le temps de faire une analyse comparative avec ECM, mais cela donne une bonne idée du potentiel):

Mardi 4 mai:




Les températures en altitude vont continuer leur baisse: la masse d'air froid sera attirée par la dépression. Malgré cette baisse de la température en altitude, les températures diurnes devraient quelque peu monter, grâce au soleil, qui devrait rompre avec son absence. Un vent de Nord-Est accompagnera le tout. Il restera cependant faible à très faible.
Le dégradé Nord-Sud des températures en altitude va permettre aux températures de se maintenir aussi basses en plaine (nord de la Belgique) que sur les hauteurs, du moins pendant la nuit.

Températures: 3°C à 11°C sur le centre, et 3°C à 7°C sur les sommets

Mercredi 5 mai:




La nuit qui précédera Mercredi sera sans doute la plus fraîche de la décade. Vous remarquerez que les valeurs ne sont pas vraiment exceptionnelles. Vous aurez raison: ce sont en fait les températures maximales qui resteront sensiblement sous les normes.
Le vent soufflera de secteur Nord-Est, mais il fera très calme. Les pressions assez élevées peuvent laisser croire à une amélioration du temps: les éclaircies devraient se faire plus larges.
L'afflux de températures froides en altitude s'essoufflant, les températures à 850hPa commenceront leur hausse, ainsi que celles au sol, plutôt remarquable en journée.
Il devrait faire sec.

Températures: 1°C à 12°C en plaine, -2°C à 10°C sur les sommets


Jeudi 6 mai:



Jeudi serait sans doute la journée la plus venteuse de la semaine: un dépression jusqu'alors cantonnée au sud de l'arc alpin se déplacera vers les pays de l'Est. Elle se rapprochera donc de nos contrées, nous apportant son lot de vent (les isobares se resserrent quelque peu, comme vous le voyez sur la carte). Le vent restera cependant faible à modéré, mais paraîtra piquant.
Cette journée marquera également la fin de la courte période sèche que nous aurons eu: une perturbation reviendra en retour d'est, depuis le Luxembourg et l'Allemagne. Elle atteindrait d'abord l'Ardenne en matinée, puis le reste du pays l'après-midi.
Jeudi pourrait également marquer le retour de la neige sur nos régions (un 6 mai, tout de même!): les précipitations frontales devenant plus fortes, les précipitations pourraient éphémèrement se manifester sous forme neigeuse en journée, sur les sommets. Un enneigement très furtif pourrait même être observé sur le toit de la Belgique, où la température n'excèderait pas 2 à 3°C

Températures: 3°C à 10°C sur le centre ou 12°C sur l'ouest, et 2°C à 5°C sur les sommets.



Vendredi 7 mai:



Vendredi pourrait être la journée la plus froide de cette semaine (après ce lundi, sans doute) et gratifierait les sommets belges d'averses hivernales venant de l'Est. Au petit matin, l'Ardenne pourrait même éphémèrement se réveiller sous un manteau blanc (mais c'est encore très hypothétique).
Le vent serait quasiment nul, mais orienté de secteur Est-Nord-Est.

Températures: 3°C à 8°C sur le centre, 5°C à 10°C sur l'ouest, et 0°C à 2-4°C sur les sommets.

Samedi 8 mai:





Temps très calme et pressions basses, le mélange parfait pour les nuages bas persistants. C'est ce qui déterminerait notre temps Samedi. Le ciel devrait secréter une bruine fine et froide (et peut-être encore quelques flocons en matinée sur les hauteurs) tout au long de la journée.

Températures: 6°C à 9°C sur le centre, et 2°C à 7°C sur les sommets.



Dimanche 9 mai:



Dimanche, jour de congé, devrait être la plus douce de toute la semaine. Mais ce n'est qu'une maigre consolation: le soleil brillerait par son absence et il continuerait à pleuvoir par intermittence. Ces températures plus douces, mais encore trop basses pour la saison, se feraient au prix d'un chamgement progressif du régime des vents, qui nous ramèneraient dès le lendemain des masses d'air encore plus froides (mais c'est très loin, l'indice de confiance ne dépasse pas 2/5).
Il ferait très calme.

Températures: 4°C à 15°C en plaine et 2°C à 13°C sur les hauteurs


Lundi 10 mai:




Ce dernier jour marquerait le retour à des températures à nouveau remarquablement froides en altitude (et peut-être ensuite encore un peu de neige et de gel, qui sait, ce qui deviendrait réellement exceptionnel). Le vent tournerait au nord et se renforcerait quelque peu. Il demeurerait cependant encore faible.
La pluie serait encore au rendez-vous.

Températures: 6°C à 11°C en plaine, et 4°C à 7°C sur les hauteurs.



En Bref, une semaine exécrable: pluie et températures très fraîches seront au rendez-vous presque chaque jour.



A titre de comparaison:

voici les moyennes pour un mois de mai:

TM: 12,7°C
TMM: 17,2°C
TMm: 8,3°C

Et pour une première décade de mai :

TM: 11,4°C
TMM: 15,6°C
TMm: 7,5°C

Selon les prévisions de GFS, nous devrions être plus de 3°C en dessous.