vendredi 19 mars 2010

Arctique: Banquise à la fin de l'hiver

Eh oui, l'hiver prend également fin au grand nord. Enfin, "prendre fin", c'est un grand mot car le pôle nord est encore parti pour 3 mois d'hiver avant l'arrivée de l'été et ses 6 mois de jour. Ceci dit, dans l'ensemble, les températures entament déjà leur remontée dans tout l'hémisphère nord.
Et cela se remarque: la surface couverte par la banquise sur l'océan Arctique commence à décliner. Une petite analyse de cartes s'impose.

La première image nous montre l'état de la Banquise en ce 17 mars. Remarquons:
  • la présence non négligeable de glace sur la mer Baltique. Pourquoi est-ce remarquable me direz-vous? Il est en effet tout à fait normal qu'une partie de la mer Baltique soit gelée. Mais la surface de cette banquise contraste avec celle des hivers plutôt doux des dix dernières années, lors desquels la banquise se réduisait à ses plus maigres retranchements sur l'extrême nord de la mer.
  • le manque de banquise dans le golfe du Saint-Laurent (Québec), habituellement en grande partie recouvert de glace, ainsi qu'au sud de la baie d'Hudson, habituellement entièrement englacé. L'hiver fut en effet tout à fait pourri dans ces régions-là. (voir "Hiver très doux et peu enneigé au Canada"





Le graphique suivant nous montre la surface recouverte par la glace sur l'hémisphère nord. Nous pouvons voir que la ligne entame sa descente. Le graphique va certes encore connaître quelques soubresauts dans les prochains jours, mais je ne pense pas que nous dépasserons le maximum, atteint il y a un peu plus d'une semaine.
L'hiver 2010 fut à l'image des précédents, c'est à dire doux. Cette douceur se répercute évidemment sur ce graphique: la surface de la banquise ne fut à aucune reprise supérieure aux moyennes. A ce jour, nous observons un déficit proche de 467.000 km².


Avec la reprise du soleil de ces derniers mois (voir "le soleil reprend du poil de la bête"), un été très doux est à craindre et avec cela, la possibilité de battre le record minimum de couverture estivale, atteint en 2007 (avec un déficit proche de 3.000.000 km²)

Remarque: Le déficit de couverture s'estompe presque entièrement chaque hiver, pour se creuser plus amplement, la saison estivale venue. C'est un facteur récurrent et facile à comprendre: la glace d'été est composée en grande partie de vieille glace (2 à 6 ans), et épaisse de plusieurs mètres, tandis que celle d'hiver n'est présente qu'en hiver et est donc beaucoup plus fine. Cette dernière va donc s'étendre en une fine couche sur une surface très grande, tandis que la glace d'été se creuse de plus en plus chaque été et peine à se reformer en hiver, les rigueurs de l'hiver tempérées par le réchauffement climatique très important dans cette région.

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